La mise au point en photographie : Guide complet pour maîtriser la netteté de vos images

Dans cet article

Dans le monde de la photographie, la mise au point est l’un des éléments essentiels pour réussir des photos nettes et bien définies. Ce guide vous apprendra tout ce que vous devez savoir sur ce processus crucial : des bases aux techniques avancées pour un contrôle précis de la netteté. Vous découvrirez aussi les modes de mise au point automatique et manuelle, comment éviter les erreurs courantes, et comment optimiser l’utilisation de votre appareil photo pour des images parfaites.

Qu’est-ce que la mise au point en photographie ?

La mise au point en photographie fait référence au processus par lequel l’appareil photo ajuste son objectif pour obtenir une image nette. La netteté est obtenue lorsque les rayons lumineux provenant d’un sujet se concentrent sur le capteur de l’appareil photo, créant ainsi une image claire et bien définie.

Pour comprendre ce principe, imaginez l’objectif de votre appareil comme une loupe : il dirige la lumière pour qu’elle se pose précisément au bon endroit sur le capteur. Si la mise au point est correcte, les détails du sujet seront nets et distincts. En revanche, si elle est incorrecte, l’image apparaîtra floue, perdant ainsi sa clarté.

Types de mise au point : automatique vs manuelle

La mise au point peut être réalisée de deux manières principales : automatique et manuelle. Chaque mode a ses avantages et est adapté à des situations spécifiques.

Mise au point automatique ou Autofocus (AF)

La mise au point automatique (AF) est un système pratique qui permet à votre appareil de déterminer où il faut concentrer la netteté. Cette option est idéale pour les photographes débutants ou lorsqu’on veut gagner du temps. Selon le modèle de votre appareil, il existe plusieurs types de mise au point automatique :

  • AF-S ou “One Shot” chez Canon (en anglais, AutoFocus Single, pour les sujets statiques) : Ce mode est utilisé lorsque vous photographiez des objets immobiles. Il verrouille la mise au point dès qu’un sujet est détecté et ne la modifie plus, ce qui vous permet de prendre une photo nette à chaque déclenchement.

  • AF-C ou “AI-SERVO” chez Canon((en anglais, AutoFocus Continuous, pour les sujets en mouvement) : Ce mode est adapté pour suivre un sujet en mouvement. L’appareil ajuste la mise au point continuellement pour maintenir la netteté, que ce soit pour des sportifs, des animaux en mouvement ou des enfants qui courent.

AF-A (Autofocus Automatique) : Ce mode “intelligent” (je mets ici des gros guillemets, car les erreurs ne sont pas rares)  détecte automatiquement si le sujet est en mouvement ou non. Si le sujet est statique, il passe en mode AF-S, et s’il commence à bouger, il bascule en mode AF-C, vous assurant une mise au point optimale quel que soit le contexte.

Mise au point manuelle (MF pour Manual Focus en anglais)

En revanche, la mise au point manuelle (MF) vous permet de prendre le contrôle total. En tournant la bague de mise au point de l’objectif, vous ajustez précisément la netteté de l’image selon vos préférences. Ce mode est particulièrement utile pour les photographies macro ou dans des conditions où le système autofocus pourrait avoir du mal à trouver le bon point de mise au point (par exemple, dans des environnements peu éclairés ou avec des sujets complexes).

Les facteurs influençant la mise au point

La mise au point dépend de plusieurs facteurs. En les comprenant, vous pourrez mieux anticiper les résultats de vos photos et ajuster votre appareil en conséquence.

La distance entre le sujet et l’objectif

La distance entre votre sujet et l’objectif a un impact direct sur la mise au point. Plus vous vous rapprochez du sujet, plus la profondeur de champ devient étroite. Dans des photos de macro, par exemple, la mise au point devient cruciale pour éviter un flou important sur des détails très proches. De plus, chaque objectif a une distance minimale de mise au point, ce qui définit à partir de quel moment il peut correctement faire la mise au point sur un sujet.

L’ouverture du diaphragme

L’ouverture du diaphragme joue également un rôle majeur. Une grande ouverture (petit chiffre f, par exemple f/2.8) crée une faible profondeur de champ, ce qui peut être utilisé pour isoler un sujet tout en floutant l’arrière-plan. En revanche, une petite ouverture (grand chiffre f, comme f/16) offre une grande profondeur de champ, ce qui est idéal pour des paysages où tout doit être net, du premier plan à l’arrière-plan. L’ouverture affecte donc directement la mise au point et la façon dont l’image est perçue par le spectateur.

Distance minimale de mise au point

Chaque objectif a une distance minimale de mise au point, c’est-à-dire la distance la plus courte à laquelle il peut faire la mise au point. Cette caractéristique est particulièrement importante pour la photographie macro, où l’on s’approche à quelques centimètres du sujet pour capturer des détails fins. Assurez-vous que votre objectif permet une mise au point à une distance suffisamment proche pour le type de photographie que vous souhaitez réaliser.

Techniques avancées de mise au point pour des résultats professionnels

Une fois que vous maîtrisez les bases de la mise au point, vous pouvez vous tourner vers des techniques avancées pour améliorer la précision et la créativité de vos photos.

La technique du "back button autofocus"

Le back button autofocus est une méthode avancée qui consiste à assigner la fonction de mise au point à un bouton situé à l’arrière du boîtier, plutôt qu’au déclencheur. Cela permet de gérer de manière plus fluide la mise au point, sans perdre la netteté lorsque vous voulez réajuster la composition ou lorsqu’un mouvement rapide du sujet se produit. Une fois que vous avez ajusté la mise au point avec ce bouton, vous pouvez appuyer sur le déclencheur pour prendre l’image, ce qui évite de réinitialiser la mise au point à chaque photo.

Utilisation des collimateurs

Les collimateurs sont des points spécifiques utilisés pour définir où l’appareil va faire la mise au point. En choisissant les bons collimateurs, vous pouvez diriger précisément le focus vers un endroit précis de l’image, ce qui améliore grandement la composition et la netteté du sujet. Les appareils modernes offrent souvent un système de collimateurs croisés, qui améliore la précision, notamment pour les sujets à faible contraste.

La technique du "recadrage"

Très prisée par ceux qui ont des reflex, la technique du « recadrage » consiste à utiliser le collimateur central pour faire la mise au point, mais avant de déclencher pour prendre la photo, on recadre pour décaler le sujet sur un des côtés, tout en maintenant la mise au point. Ouf ! C’est long à expliquer mais assez simple à mettre en œuvre. 

Pourquoi utiliser cette technique, plutôt que de composer directement son image avec le sujet décalé sur un des côtés et faire la mise au point avec un des collimateurs périphériques ? 

Simple ! Sur les reflex d’entrée et milieu de gamme, le collimateur central est plus performant que ceux autours. Donc, pour assurer une mise au point précise, on utilise celui du milieu, mais avant de déclencher, on prend soin de “recadrer” pour éviter d’avoir le sujet au centre. 

Les collimateurs de mise au point : Types et fonctionnements

Les collimateurs sont des points de référence utilisés par votre appareil photo pour déterminer où il doit effectuer la mise au point. Il en existe différents types, chacun ayant une fonction particulière, et bien comprendre leur rôle peut améliorer la précision de vos photos.

Les différents types de collimateurs

Il existe plusieurs types de collimateurs utilisés par les appareils photo pour affiner la mise au point, chacun ayant des caractéristiques spécifiques :

  • Collimateurs simples : Ceux-ci sont les plus basiques. Ceux qu’on retrouve le plus dans les appareils d’entrée de gamme. Ils sont sensibles soit aux lignes verticales, soit aux lignes horizontales… mais pas les deux. Ils sont utiles pour les sujets plutôt fixes.

  • Collimateurs croisés : Ces collimateurs sont sensibles aux lignes verticales et horizontales, offrant une meilleure précision et réactivité, même avec des sujets complexes à faible contraste. Ils sont particulièrement efficaces dans des situations de lumière difficile.

  • Collimateurs en étoile : Ces collimateurs sont conçus sont les plus avancés. Ils détectent les lignes horizontales, verticales et en diagonales. C’est ceux qu’on retrouve dans les boîtiers haut de gamme, et ceux qui ont une meilleure réactivité, même en condition de basse lumière.  

Nombre et disposition des collimateurs

Le nombre et la disposition des collimateurs varient selon le modèle de l’appareil. Les appareils photo haut de gamme offrent un grand nombre de collimateurs, souvent plus de 50, répartis sur une grande partie du viseur ou de l’écran. Cela permet de sélectionner un collimateur plus proche du sujet, ce qui offre une plus grande flexibilité dans la composition.

Un appareil doté de plusieurs collimateurs répartis sur tout le cadre permet de mieux suivre un sujet en mouvement, ce qui est particulièrement utile pour les photographes d’action ou de sport. De plus, certains appareils disposent de collimateurs plus sensibles à la lumière, ce qui améliore leur efficacité dans des conditions de faible luminosité.

Collimateurs et sensibilité à la lumière

Certains collimateurs sont spécifiquement conçus pour être plus sensibles à la lumière. Cela signifie qu’ils sont plus réactifs dans des situations où la lumière est faible, comme lors de la photographie en soirée ou dans des intérieurs sombres. Utiliser ces collimateurs dans des conditions difficiles permet d’améliorer la précision de la mise au point sans avoir à augmenter l’ISO, ce qui peut entraîner du bruit dans l’image.

À savoir : La sensibilité à la lumière des collimateurs est un critère crucial pour ceux qui photographient souvent dans des environnements de faible éclairage. Les appareils professionnels et semi-professionnels sont généralement équipés de collimateurs de haute sensibilité, permettant une mise au point plus rapide et plus précise même en conditions difficiles.

Choisir la zone de mise au point : Sélection automatique vs manuelle

Le choix entre la sélection automatique ou manuelle de la zone de mise au point peut avoir un impact direct sur vos photos. Comprendre ces deux options et savoir quand utiliser chacune d’elles est essentiel pour obtenir des résultats satisfaisants.

Sélection automatique des collimateurs

La sélection automatique des collimateurs permet à votre appareil photo de décider lui-même où il doit faire la mise au point. Ce mode est particulièrement pratique lorsque vous n’avez pas le temps de sélectionner manuellement un collimateur, ou quand vous photographiez un sujet dont vous n’êtes pas sûr de la position exacte. L’appareil analysera la scène et sélectionnera le collimateur qui se trouve le plus près du sujet. Ce mode est idéal pour les scènes en mouvement rapide ou lorsque vous travaillez avec des sujets imprévisibles.

Cependant, ce système a ses limites. Par exemple, il peut choisir un collimateur qui ne correspond pas exactement à la zone que vous voulez mettre en valeur, ce qui peut nuire à la composition. Il est donc important de bien comprendre quand cette option est avantageuse, et quand la sélection manuelle est préférable.

Sélection manuelle de la zone de mise au point

La sélection manuelle de la zone de mise au point vous permet de choisir précisément où vous souhaitez que l’appareil effectue la mise au point. Cela vous donne un contrôle total sur la composition et la netteté, particulièrement utile pour les portraits ou les photos où vous voulez mettre l’accent sur un détail précis. En sélectionnant un collimateur spécifique, vous pouvez placer le sujet à l’endroit exact que vous souhaitez dans l’image.

En mode manuel, vous pouvez aussi décider d’utiliser des zones de mise au point multiples si vous le souhaitez, offrant ainsi plus de flexibilité. Cette méthode demande plus de temps et d’attention, mais elle peut faire toute la différence pour obtenir une mise au point parfaite sur des éléments précis.

À savoir : L’option sélection manuelle de la zone de mise au point est un excellent choix pour les photographes qui cherchent à contrôler minutieusement la netteté. Par exemple, en portrait, cela permet de garantir que l’œil du sujet, le point central de l’image, est parfaitement net.

Problèmes courants liés à la mise au point et comment les résoudre

Même les photographes expérimentés rencontrent parfois des problèmes liés à la mise au point. Heureusement, la plupart de ces problèmes ont des solutions simples. Voici quelques-uns des problèmes les plus fréquents et comment les résoudre.

Flou de mise au point : causes et solutions

Le flou de mise au point peut se produire pour plusieurs raisons :

Mauvaise sélection du collimateur : Si vous utilisez la mise au point automatique, l’appareil peut avoir choisi un collimateur qui ne correspond pas au sujet principal. Cela peut entraîner un flou sur le point d’intérêt. Pour résoudre ce problème, il suffit de choisir manuellement un collimateur approprié ou d’utiliser la mise au point manuelle.

Problème de distance : Si votre sujet est trop près ou trop loin par rapport à la distance de mise au point minimale de l’objectif, l’image peut devenir floue. Assurez-vous de respecter la distance minimale de mise au point de votre objectif pour éviter ce problème.

Profondeur de champ trop faible : Si vous utilisez une grande ouverture (petit f/), la profondeur de champ est réduite. Cela peut être bénéfique pour isoler un sujet, mais peut aussi rendre difficile la mise au point sur un sujet en mouvement. Une solution consiste à réduire l’ouverture pour augmenter la profondeur de champ.

Mise au point lente et comment l’améliorer

La mise au point peut parfois être lente, surtout dans des conditions de faible lumière ou avec des objectifs moins performants. Pour résoudre ce problème, vous pouvez essayer plusieurs astuces :

  • Augmenter l’ISO : Si vous travaillez dans une faible luminosité, augmenter l’ISO peut aider à améliorer la vitesse de mise au point.

  • Passer à une ouverture plus grande : Utiliser une ouverture plus grande (par exemple f/2.8) peut permettre à l’appareil de mieux capter la lumière et d’effectuer une mise au point plus rapide.

  • Choisir un collimateur plus précis : Utiliser un collimateur à plus haute sensibilité (généralement ceux du centre) dans des conditions de faible lumière peut accélérer la mise au point.

À savoir : La mise au point lente est un problème fréquent avec des objectifs à faible luminosité ou avec un grand zoom. Pour y remédier, il peut être utile d’investir dans un objectif plus lumineux ou un appareil doté d’un système autofocus plus rapide, tel qu’un système à détection de phase.

Conclusion : Maîtriser la mise au point pour des photos nettes et professionnelles

En maîtrisant la mise au point, vous pourrez créer des photos d’une netteté exceptionnelle, qu’il s’agisse de portraits, de paysages ou de photos d’action. Rappelez-vous que la clé réside dans le choix du bon mode de mise au point et dans une compréhension approfondie des facteurs qui influencent la netteté. L’équipement joue également un rôle important, tout comme la pratique régulière pour affiner votre technique.

Si vous voulez aller plus loin et perfectionner vos compétences en photographie, n’hésitez pas à consulter notre cours de photographie pour débutant. Ce cours vous guidera à travers toutes les étapes, des bases de la prise de vue à des techniques avancées pour obtenir des images parfaites.

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