De façon naturelle, nous photographions à l’horizontale sans même y réfléchir. C’est tout à fait normal, notre vision est orientée dans ce sens.
Or, lorsque nous prenons une photo, nous cadrons à l’horizontale. Machinalement. En fait, les appareils photo ont une influence sur ce choix, la configuration de l’écran LCD (et du viseur) est de format horizontal. Même le cinéma n’y échappe pas. Pas étonnant que nos images reflètent ce cadrage !
Sortons des sentiers battus et optons pour un cadrage distinct. Le format vertical, communément appelé format portrait (car réservé normalement aux portraitistes) est rarement utilisé en photographie de paysage. Toutefois, les photos de paysages possèdent un aspect unique en format vertical, souvent sous-estimé ou négligé. Ses caractéristiques uniques lui confèrent un bel équilibre.
Voici 3 raisons pour photographier en format vertical et quelques conseils pour les réaliser :
1. Force & dynamisme
Une composition horizontale confère à l’image une impression de stabilité, d’espace et de profondeur. Alors qu’un cadrage à la verticale génère force et dynamisme. Visuellement, les éléments en hauteur, un arbre ou un gratte-ciel, par exemple, procure un effet de mouvement, l’œil se promenant de bas en haut.
Portez attention aux objets qui sont en position verticale, ou tout élément qui trace des lignes directrices : une fleur, une personne debout, un sentier. Certains sujets se prêtent à merveille à ce positionnement, comme un sentier dans une forêt.
Lorsque vous aurez repéré votre sujet, vous pouvez l’intégrer au milieu, si la symétrie s’y prête, ou le positionner sur le côté. Pour contrebalancer votre composition, observez votre environnement, et placez des composantes de sorte à créer un équilibre.
2. Sentiment de proximité
Cette approche est particulièrement efficace avec un grand-angle (11 mm à 24 mm). Souvent, avec cette focale on ignore comment en tirer profit. L’horizon nous paraît très loin, et les éléments qui, à nos yeux, sont à proximité semblent tout à coup à l’autre bout du monde. Vaguement familier ? Pour contrer cet effet optique, il suffit d’intégrer un avant-plan digne d’intérêt. Ce dernier invitera le spectateur à plonger dans l’image.
Repérez un élément intéressant au sol, rapprochez-vous et au besoin, accroupissez-vous (photo de gauche). Cette approche permet parfois d’éliminer les éléments qui peuvent distraire le regard. En contrepartie, vous pouvez vous élever au-dessus de l’item, pour donner une vue surplombante (photo de droite).
Sélectionnez une petite ouverture (f/16-22) afin d’obtenir une grande profondeur de champ, pour avoir le premier plan et le dernier plan de l’image nets.
3. Juxtaposition graphique
Décomposer une image à l’aide de superpositions graphiques, telle que des lignes diagonales, horizontales ou des triangles, insufflent à l’image un aspect dynamique (photo gauche). Certaines scènes seront segmentées par étage, vous aurez un premier plan, un second plan, etc, et l’arrière-plan (photo droite).
Regardez les lignes qui se dressent devant vous. Remarquez-vous des diagonales, des triangles, ou une juxtaposition de formes qui pourraient être photographiées à la verticale ? Un téléobjectif est utile pour cette mise en scène, grâce à sa compression focale, il souligne l’effet en deux dimensions et crée une vision de plans superposés (photo droite).
À l’inverse, un grand angle à l’avantage d’accentuer la perspective et donne aux lignes un point de vue que l’œil n’a pas l’habitude de voir (photo gauche).
Habitude à prendre pour adopter le format vertical
Savez-vous quand prendre votre photo à la verticale ? Immédiatement après voir pris celle à l’horizontale. C’est une bonne habitude à adopter. Ceci incitera votre regard à voir autrement.
Si vous n’êtes pas à l’aise avec cette prise de vue, relevez le défi, de temps à autre, de ne prendre que des photos à la verticale.
Alors, voilà, je vous souhaite de belles photos de paysage en format… portrait ! 😉
